Décembre 2016

15 décembre 2016

Noël 2016 : «  Amour et vérité se rencontrent  »

Ce Noël, préparé par un an de jubilé de la Miséricorde, est nécessairement coloré du chemin parcouru. Ce chemin a été toute l’année parsemé de deux voies qui au départ pouvaient sembler divergentes et qui petit à petit sont devenues d’une convergence merveilleuse : «  Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent. La vérité germera de la terre, et du ciel se penchera la justice  » Ps 84

La contemplation de la crèche cette année dévoile la merveille de ce pèlerinage intérieur. Un pèlerinage qui n’est pas « fuite du réel » mais une « plongée renouvelée » dans la réalité. Non comme l’autruche mais comme l’Aigle qui s’élève pour mieux attaquer le mal sur le sol et le transformer en Bien.

À la vue de notre monde, de notre pays, et parfois aussi de notre église, les retours que nous avons sont parfois trop durs pour rester dans un climat bucolique de tendresses épidermiques. Si la crèche est le signe de la tendresse infinie de Dieu, on a du mal à ne pas sentir du « froid dans le dos » devant tant d’injustices flagrantes qui parcourent la planète. Il semble parfois que la justice est engloutie dans des océans de corruption, que le mensonge travaille tout, et que le « chacun pour soi » transforme les hommes en loups les uns pour les autres.

Noël n’est aucunement un « break » de paix qui ne transformerait pas la guerre. Il n’est aucunement une sorte de miséricorde aveugle qui gommerait le mal des hommes, comme si la valeur de chaque vie n’était pas infinie et que l’impunité de ceux qui font le mal avait droit de cité.

Contempler la crèche en profondeur après le pèlerinage de cette année ne peut que nous aider à mieux regarder et apprivoiser les chemins du Prince de la Paix. Mieux apprivoiser les consolations de Dieu, justement ces consolations que le chemin du Jubilé nous a appris à accueillir et à donner, comme faisant partie d’un même mouvement («  Misericordes sicut Pater  »).

L’Enfant vient nous donner sa vie avec une innocence infinie pour nous consoler : non seulement en prenant sur Lui nos péchés par sa miséricorde débordante et imméritée, mais aussi pour transformer nos actes jusqu’à ce qu’Il puisse agir en nous. Ou plus exactement «  aimer en nous  », comme disait sainte Thérèse de Lisieux. Une nouvelle justice fruit de sa miséricorde. Quel bonheur de contempler l’Enfant qui voit en nous déjà se réaliser les traits de sa vie  ! Notre mal et celui des autres est englouti dans le bien.

Dans la contemplation de la crèche, justice et miséricorde s’embrassent. La vérité germe de notre terre et la justice se penche du ciel pour faire des hommes nouveaux. Nous pouvons alors dépasser la bipolarité qui traverse nos esprits et nous unir à la croix comme amour accompli. Car l’Aigle fait déserter définitivement le «  prince de ce monde  ».

Cette année notre cœur devient réaliste. Il n’est pas aveugle à l’égard du mal, mais avec la force renouvelée de Dieu, il devient capable de transformer les maux dans un tremplin. Dans la crèche, chacun de nous est invité à recevoir la joie de se consacrer entièrement à Jésus, Celui qui vient pour faire germer à jamais le Bien.

Joyeux Noel chers amis  ! 

FMDD