Janvier 2020 : « Vivre de la Parole »

18 janvier 2020

Par le Père Paco Esplugues, curé

« Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers » Jr 15,16

Le pape François a institué le 3e dimanche du temps ordinaire comme le dimanche de la Parole pour souligner l’importance de la Parole de Dieu dans la vie de tout baptisé. Nous sommes invités à nous en nourrir constamment, à l’interpréter dans l’Esprit avec lequel elle a été écrite et à y configurer notre vie.

La Bible, à la différence des livres que nous lisons, nous lit, comme disait une guinéenne rencontrée en Afrique, quand j’ y étais missionnaire. En effet, nourrir notre vie par la lecture croyante de la Parole est l’antidote à tous les pessimismes. Elle est en effet « une lampe sur mes pas », la délivrance des peurs les plus tenaces et des orgueils les plus ancrés.

Je crois qu’une des clés pour lesquelles le 3e dimanche a été choisi, est le fait qu’il tombe tous les ans au cœur de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. En effet, c’est la prière avec la Parole qui peut nous amener à l’unité avec confiance. La Parole l’exige de nous : « Qu’ils soient UN, comme toi Père et moi, nous sommes UN ».
Comment honorer cette fête de manière juste ? Évidemment, en laissant la Parole nous habiter avec toute sa richesse. « Si vous demeurez en ma parole vous serez vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ». Or, on a besoin plus que jamais de cette liberté. Vérité en accomplissement qui mène à la Communion.

Le dimanche de la Parole est une incitation à orienter et à configurer nos vies à la Parole ; Parole écoutée, parole assimilée, vécue et annoncée. Plusieurs diaconies de la paroisse : école de la mission, retraites en silence, écoute de la Parole., Ictus, Journey,… sont modelées sur ces quatre axes : et cela donne des fruits extraordinaires.

Et il est nécessaire pour que le ferment de l’évangile perce le brouillard pessimiste de notre monde, que l’assimilation de la Parole et son annonce passe par des Témoins qui prononcent les paroles de Jésus comme Lui-même la prononce, et non par des témoins qui clignotent de temps à autre. Une communauté de témoins qui, nourris par cette Parole, vivent une communion telle (minorités créatives), qu’ils deviennent un ferment puissant (non naïf), qui élève toute la masse.

Le ferment de l’Eucharistie tel que le concile Vatican II l’a approfondi : « Quand on nous reçoit, on reçoit le Christ ; de même, quand on reçoit le Christ, nous recevons le Père qui l’a envoyé ». Cette Parole-Ferment a encore aujourd’hui, le pouvoir « d’attirer tous les hommes à Lui » Jn 12, 32.