Mars 2016

23 février 2016

Les Missionnaires de la Miséricorde : un signe voulu par le Pape dans l’année Jubilaire

Le carême du Jubilé de la Miséricorde a commencé à la Basilique Saint Pierre de Rome, avec l’envoie de 720 Missionnaires de la Miséricorde. Nous étions 4 prêtres de notre diocèse : les pères Daniel Bréhier, Patrick-Louis Desprez, Thierry François de Vrégille et moi-même. Qu’est-ce que le pape François attend de ses prêtres ? « Ils seront le signe de la sollicitude maternelle de l’Eglise à l’égard du Peuple de Dieu, (…) Ils seront surtout signe vivant de la façon dont le Père accueille ceux qui sont à la recherche de son pardon. » (MV 18) Concrètement, qu’est qui fait la différence avec tout prêtre qui offre le pardon dans le sacrement de la réconciliation ? « Ce seront des prêtres à qui j’aurai donné l’autorité pour pardonner aussi les péchés qui sont réservés au Siège Apostolique, afin de rendre explicite l’étendue de leur mandat. » (MV 18).

Le pape a voulu nous rencontrer la veille pour nous donner des consignes assez précises sur la façon d’accueillir les personnes dans la confession :
«  En entrant dans le confessionnal, rappelons-nous toujours que c’est le Christ qui accueille, c’est le Christ qui écoute, c’est le Christ qui pardonne, c’est le Christ qui donne la paix. Nous sommes ses ministres ; et nous sommes les premiers à avoir besoin qu’il nous pardonne. Par conséquent, quel que soit le péché qui est confessé — ou que la personne n’ose pas dire, mais le fait comprendre, ce qui est suffisant — tout missionnaire est appelé à se souvenir de sa propre existence de pécheur et à se placer humblement comme « canal » de la miséricorde de Dieu.  » (…) « Et je vous recommande ici de comprendre non seulement le langage de la parole, mais aussi celui des gestes. Si quelqu’un vient te voir et ressent le besoin de se libérer de quelque chose, mais qu’il ne réussit peut-être pas à le dire, mais que tu le comprends... et il se sent bien, il le dit ainsi, avec le geste de venir. C’est la première condition. La seconde est le fait qu’il se repente. Si quelqu’un vient te voir, c’est parce qu’il voudrait ne pas sombrer dans ces situations, mais il n’ose pas le dire, il a peur de le dire et ensuite de ne pas pouvoir le faire. Mais s’il ne peut pas le faire, ad impossibilia nemo tenetur. Et le Seigneur comprend ces choses, le langage des gestes. Les bras ouverts, pour comprendre ce qu’il y a dans le cœur qui ne peut être dit, ou dit de la sorte... il y a une part de honte... vous me comprenez. Recevez tout le monde, avec le langage qu’ils peuvent parler. » (Sur le site du Vatican vous pouvez lire le discours entier : Audience aux Missionnaires de la Miséricorde, 9 février 2016)

Il nous a insisté sur l’importance du langage des gestes, et nous avons pu vérifier qu’il donne cette priorité, puisque à la suite de son enseignement, il a pris le temps de saluer un par un à une grande partie d’entre nous, de nous serrer la main, et même d’échanger quelque mots. En voyant l’attention qu’il donnait dans ses quelques secondes à chacun, on avait l’impression qu’à ce moment précis il était seul avec chacun. A côte de moi il y avait un prêtre d’Egypte, quand le pape a entendu qu’il venait de ce pays il a pris son temps pour parler avec lui, et il a demandé à son secrétaire d’aller chercher 2 chapelets pour lui faire cadeau. Quel détail si humain et si divin !

Dans la basilique Saint Pierre il y avait les reliques de 2 saints qui ont été modelés de confesseurs : saint Pio de Pietrelchina et saint Leopold Mandic, les 2 ont été capucins, les 2 très différents dans la façon d’exercer ce ministère, mais reprenant les mots du p. Cantalamessa « les 2 peuvent être considérés des martyrs de la confession ».

Le week-end prochain il y a une autre des moments forts du Jubile : « 24 heures pour le Seigneur », avec l’adoration et la possibilité de se confesser. Ça se passerait dans l’Eglise St Agricol pour tout le doyenné d’Avignon du vendredi 4 à 16h au samedi 5 à 16h. Si ça fait un moment que vous ne venez pas à la confession c’est l’occasion de le faire, et si vous êtes un habitué, c’est le moment de témoigner autour de vous et d’inviter venir recevoir la merveilleuse joie du pardon.


P. Cesareo Escarda