Le Pape François nous a envoyé une très belle lettre de Carême : Careme-2015-Message-du-Pape. 

Dans l’esprit de cette lettre, je voudrais vous livrer quelques réflexions pour commencer le Carême paroissial de cette année. Nous voulons nous faire l’écho de l’appel du pape à « dépasser la mondialisation de l’indifférence ». Cela, tant au niveau universel, que paroissial et personnel. 

Pour ce faire il s’agit d’abord, comme le dit le Pape, d’entrer dans une nouvelle perception de l’amour de Dieu pour nos vies. Dieu nous a aimés et il nous aime le premier. (1Jn4,19) Pour cela il faut entrer dans une nouvelle sagesse du cœur. Il nous faut entamer un parcours de « formation du cœur » qui nous permette de vivre ce que nous sommes avec une plus grande profondeur. Toutes les initiatives d’adoration et de prière de la paroisse ont cela comme objectif. De plus, le Pape François a convoqué dans cet esprit une journée qu’il a appelée « 24 heures pour le Seigneur », du 13 au 14 mars, initiative que nous accueillons volontiers dans notre diocèse et spécialement dans notre paroisse.

Ce parcours de « formation du cœur » que signifie le Carême a comme but explicite de dépasser l’indifférence. C’est-à-dire de gagner en sensibilité fraternelle à tous les niveaux. Evidemment, en premier lieu, il s’agit de dépasser l’indifférence envers Dieu qui est la source de toutes les autres, et en même temps d’élargir notre implication concrète auprès de tous les hommes. Voilà la source de la vraie joie de l’Evangile. Pour cela nous nous appuyons sur les mêmes points que le Pape François dans son message de carême :

1. « Où est ton frère ? » (Gn4, 9) Le pape fait une belle proposition pour l’ensemble de la vie paroissiale. Il met en lumière la manière dont les saints sont impliqués dans notre vie, et par là il montre que leur communion avec nous cherche à encourager davantage nos relations fraternelles. Voilà ce que dit la Pape : « Peut-on vivre dans la communauté, en étant indifférents aux besoins spirituels et matériels de nos frères ? »
Nous sommes heureux des liens de communion qui déjà se tissent en permanence dans les différents secteurs apostoliques ou spirituels de notre paroisse. Les germes d’évangile sont plus qu’évidents. Pourtant, je sens que notre assemblée eucharistique devrait canaliser davantage ces initiatives de communion et de mission. Je vous soumets la réflexion pour qu’ensemble nous avancions dans la ligne d’une communauté qui manifeste de plus en plus les merveilles des uns et des autres comme patrimoine de tous ! Nous sommes responsables que grandisse la capacité d’intégrer de nouveaux arrivés dans nos tissus fraternels et liturgiques.

2. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1 Co12,26). Dans cet esprit nous voulons concrétiser notre aide fraternelle et universelle en contribuant au projet paroissial du Père Nestor au Sénégal qui nous aide pendant le mois d’aout dans notre paroisse. Plusieurs initiatives seront proposées pour les aider dans la réalisation de la toiture de leur église.
De plus, dans ce Carême qui commence sous le signe de nouvelles violences avec l’assassinat de 21 chrétiens coptes par le EI, notre sensibilité fraternelle se porte vers ce climat de violence mondiale croissante (ici et ailleurs), qui demande de nous la prière, le jeûne et l’offrande incessante au Seigneur pour les martyrisés et pour la conversion des bourreaux.

3. « Tenez ferme » (Jc5,8) Faire sienne la souffrance de l’autre constitue un appel à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. Si nous tenons ferme en demandant humblement la grâce de Dieu et que nous acceptons les limites de nos possibilités, alors nous aurons confiance dans les possibilités infinies que l’amour de Dieu a en réserve. Tenir ferme dans la fragilité acceptée nous ouvrira à une plus grande capacité d’accueillir les fragilités des autres et contribuera à ce que tous se sentent « chez soi ». Dans ce sens il est peut-être en train de naitre un thinks tank [réservoir d’idées] pour canaliser les idées de tous au service de la communion sans exclusion. Et le fruit normal de ce parcours du cœur sera une joie croissante partagée.