Tribune ouverte : L’après-manif

11 octobre 2014

Cet été au cours du festival d’Avignon, on pouvait lire des notes dans différents théâtres qualifiant le mouvement de la Manif pour Tous d’obscurantiste. Monsieur Olivier Py, lors d’une rencontre à la chapelle de l’Oratoire, condescendait sur un ton ironique à parler de « nos amis de la manif pour tous ».
 
Aujourd’hui, au lendemain de la manifestation du 5 octobre, force est de constater que tous les partis, droite et gauche confondues, sont contraints de se positionner en fonction de la GPA (Gestation pour autrui) et de la PMA (procréation médicalement assistée). C’est devenu un sujet incontournable d’autant plus qu’aucun parti ou syndicat ne peut se targuer de faire descendre dans la rue autant de gens même en mettant à leur disposition des cars et des rames entières de trains, gratuitement.

Les opposants à la loi, eux, se sont déplacés à Paris, Lyon et Bordeaux plusieurs fois depuis 2013 et toujours avec leurs propres deniers.
 
Des membres importants du gouvernement favorables il y a un an à la GPA se déclarent maintenant franchement hostiles à cet acte et on a même entendu la secrétaire d’état à la famille parler d’une internationalisation de l’interdiction de la GPA. Car, le loup est enfin sorti du bois ou plutôt le cheval de Troyes qu’était le mariage pour tous dévoile son but. Le mariage entre deux personnes de même sexe, c’est à dire stérile par essence donne les mêmes droits que le mariage entre deux personnes de sexe opposé, c’est à dire fécond.
 
 Ceci a pour effet :
  •  qu’un couple de lesbiennes peut fabriquer un enfant par insémination artificielle de l’une d’elles avec le sperme d’un donneur connu mais dans la plupart des cas inconnu.
  • qu’un couple d’hommes peut louer le ventre d’une femme pour 9 mois pour la gestation du bébé provenant du sperme de l’un d’eux. En Inde, il y a déjà des cliniques spécialisées ou 20 à 25 femmes sont enfermées pour 3000 dollars la prestation.
  • Dans les deux cas, l’enfant est privé de la connaissance de l’un ses deux parents, c’est à dire de ses origines. 
  • Mais surtout, il commence à devenir public qu’une GPA coûte environ 100 000 dollars et que c’est donc aussi une affaire de gros sous où certains vont gagner beaucoup d’argent. (sauf la mère porteuse).

Cette prise de conscience du grand public et une vague sur laquelle les hommes politiques vont être obligés de surfer et de prendre en compte et on peut espérer que progressivement :
  • La convention internationale des droits de l’enfant de l’Onu, ratifiée par la France, qui garantit pour tout enfant « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » (article 7), soit effectivement appliquée dans tous les pays,
  • la marchandisation de l’humain soit également interdite dans tous les pays.
 
Il faudrait également parler du projet de remboursement des PMA aux couples lesbiens par la Sécurité sociale (15 000 euros) et du couple australien qui avait refusé cet été de prendre le jumeau trisomique qu’avait eu la mère porteuse (heureusement revenu sur leur décision). Ces cas se multiplieront et le concept de GPA éthique pulvérisé.
 
Un conseil : lire ou relire « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley. Nous y sommes. Les utopies sont devenues réalisables. 

http://http://www.saintagricol.paroisse84.fr/IMG/jpg/mireille.jpg

Mireille Mège
Avignon, le 6 Octobre 2014